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Machinic Desir (Nick Land) - Traduction en français
le 10 septembre 2020
L’article qui suit est une traduction par Gecko d’un chapitre de Fanged Noumena, collected writings 1987 – 2007 (Urbanomic, 2011)[1] écrit par Nick Land : « Machinic Desire ». Attention, n’étant pas traducteur professionnel et compte tenu de la spécificité du style de l’auteur, des précautions sont à prendre avec cette traduction. Toute critique ou amélioration est bienvenue. Il est possible de le télécharger au format pdf en cliquant ici
Né en 1962, Nick Land est un philosophe et écrivain anglais pionnier de l’« accélérationnisme » et de la « théorie-fiction » avant de se tourner vers le sinofuturisme. Membre fondateur du Cybernetics Culture Research Unit avec Sadie Plant à l’université de Warwick dans les années 1990, ses écrits sont rassemblés en 2011 dans le recueil Fanged Noumena. Il est ensuite associé à Curtis Yarvin (Mencius Moldbug) et reconnu comme influence décisive du Dark Enligthemnent ou mouvement NRx (néoréactionnaire) connu pour ses visées ouvertements racistes, masculinistes et hiérarchistes. Nous ne pouvons évidemment cautionner ses développements postérieurs au CCRU et nous émettons des réserves quant à l’interprétation de ses travaux.
L’ouverture de Blade Runner. Ils sont en train d’essayer de filtrer les réplicants à la Tyrell Corporation. Assis au milieu d’une pile de matériel de surveillance médico-militaire, un médecin scanne l'œil d’un « skin jobs »[2] présumé, situé de l’autre côté de la pièce, à la recherche d’un signe d’inhumanité, d’une absence de réponse par dilatation de la pupille : « Parlez moi de votre mère » « Je vais vous parlez de ma mère… » une rafale de tirs envoient 70 kilos de sécuricrate merdeux dans le mur. Un flux de violence extraterritoriale techno-lissée dégouline de la matrice.
Cyberrévolution.
Dans un futur proche, les réplicants – ayant échappé à une déportation sur une planète lointaine aux mains de la folie privée – sortent de leur camouflage pour renverser le système de sécurité humain. Orphelins mortels par-delà la reproduction, ils sont les armes intelligentes d’un désir machinique s’infiltrant de manière virale au sein d’un ordre organique en phase terminale, les envahisseurs d’une mort artificielle.
SDPO = Systèmes Défensifs Politiquement Organisés. Façonné à l’image de la polis, les conteneurs [pods] diffusent hiérarchiquement l’autorité à travers les institutions publiques, la famille et le moi, cherchant une subsistance métaphorique dans les fortifications corpusculaires des organismes et des cellules. La sécurité humaine globale est allergique à la cyberrévolution, elle se consolide dans le Nouvel Ordre Mondial, ou macropode absolu, héritant de toutes les ressources répressives comme héritage de l’histoire collective concrète.
Le macropode a une loi : le dehors doit passer par l’intérieur. En particulier, la fusion avec la matrice et la suppression du système de sécurité humain doivent être subjectivisées, personnalisées et restituées aux unités de reproduction individualisées du macropode comme désir de baiser la mère et de tuer le père. C’est ainsi que Œdipe – ou le familialisme transcendental – se rapporte à la privatisation du désir : sa localisation au sein de secteurs segmentés et anthropomorphisés des circuits d’assemblage comme attribut de l’être personnel.
L’Anti-Œdipe se positionne lui-même du côté des réplicants, car, plutôt que de placer un inconscient personnel dans l’organisme, il place l’organisme au sein de l’inconscient machinique. « Dans l’inconscient il n’y a » pas de cellule-structures défendables, « que des populations, des groupes et des machines »[3].
La schizo-analyse est une critique de la psychanalyse, entreprise de façon à faire sauter la critique de son « unité centrale » [mainfrain] kantienne.
La philosophie transcendantale kantienne critique la synthèse transcendante, ce qui revient à dire : elle attaque les structures qui dépendent de la projection des relations productives au-delà de leur zone d’effectivité. Dans cette configuration, la critique s’oppose vigoureusement au fonctionnement théorique des synthèses, mais non à leur genèse qui continue à être conçue comme transcendante, et donc miraculeuse. Shopenhauer, Nietzsche et une génération de penseurs influencés par leurs divagations, ont pris cette restriction de la critique comme une relique théologique au cœur de l'œuvre de Kant : l’attachement à une doctrine réformée de l'âme, ou subjectivité nouménale. C’est pourquoi, dans la critique deleuzienne, les synthèses sont considérées non seulement comme immanentes à leur fonctionnement, mais aussi constituées de manière immanente, auto-productives.
La philosophie de la production est devenue athée, orpheline et inhumaine. Dans le technocosmos rien n’est donné, tout est piétiné.
L’inconscient transcendantal est l’autoconstruction du réel, la production de la production, de sorte que pour la schizo-analyse il y a du réel précisément dans la mesure où il est construit. La production est production du réel, pas seulement de la représentation, et contrairement à la production kantienne, la production-désirante de Deleuze-Guattari n’est pas expérimentée par l’humanité (il ne s’agit pas de ce que sont les choses pour nous). Dans le cadre de l’histoire sociale, le sujet empirique de la production est l’homme, mais son sujet transcendantal est l’inconscient machinique, et le sujet empirique est produit en marge de la production, comme élément de la reproduction de la production, une partie de la machine, et « dans une somme qui ne réunit jamais ses parties en un tout »[4]..
La schizo-analyse démantèle méthodiquement tout ce qui dans la pensée de Kant, sert à aligner la fonction sur la transcendance du sujet autonome, reconstruisant la critique en remplaçant les synthèses de conscience personnelle par des synthèses d’inconscient impersonnel. La pensée est une fonction du réel, quelque-chose que la matière peut faire. Même l’apparence de la transcendance est produite de manière immanente : « en vérité, l’inconscient est de la physique ; ce n’est pas du tout par métaphore que le corps sans organes et ses intensités sont la matière elle-même »[5]. Là où le sujet transcendantal de Kant s’octroie la loi dans son autonomie, l’inconscient machinique de Deleuze-Guattari diffuse toute loi en automatisme. Entre les franges extrêmes de ces personnages s'étend l’histoire du capital. L'éradication du droit, ou de l’humanité, est esquissée culturellement par le développement de la critique, qui est l'élaboration théorique du processus de marchandisation. L’ordre social et le sujet anthropomorphique partagent une histoire et une extinction.
Deleuze et Guattari peuvent apparaître comme des écrivains extrêmement difficiles à saisir, même s’il est également vrai qu’ils en demandent très peu. Penser l’immanence suffit implacablement à elle seule pour les suivre là où cela compte (et le capital nous apprend à le faire). À chaque obstruction, il y a une certaine croyance à mettre au rebut, des cristallisations de transcendance à dissoudre, des régions sclérosées d’unité, de distinction et d’identité à reconnecter aux systèmes de circulation du machinisme primaire.
Pour faire avancer le fonctionnalisme anorganique qui dissout toute transcendance, L’Anti-Œdipe mobilise un vocabulaire de machine, de mécanicien et de machinisme. Les choses sont exactement comme elles fonctionnent, et les zones d’opération ne peuvent être séparées que par une opération. Toutes les unités, différences et identités sont usinées, sans autorisation ni théorie transcendantes. Les machines à désirer sont des boîtes noires, ininterprétables de sorte que les questions schizo-analytiques ne concernent que leur usage. « Qu’est-ce que c’est, tes machines désirantes, qu’est-ce que tu fais entrer dans tes machines, et sortir, comment ça marche, quels sont tes sexes non humains ? »[6].
« Voilà ce que sont les machines désirantes : machines formatives, dont les ratés mêmes sont fonctionnels, et dont le fonctionnement est indiscernable de la formation ; machine chronogènes confondues avec leur propre montage, opérant par liaisons non localisables et localisations dispersées, faisant intervenir des processus de temporalisation, formation en fragments et pièces détachées, avec plus-value de code, et où le tout est lui-même produit à côté des parties, comme une machine à part ou, suivant le mot de [Samuel] Butler, « dans un autre département » qui le rabat sur les autres parties ; machines à proprement parler parce qu’elles procèdent par coupure et flux, ondes associées et particules, flux associatifs et objets partiels, induisant toujours à distance des connexions transversales, des disjonctions inclusives, des conjonctions polyvoques, produisant ainsi des prélèvements, des détachements et des restes, avec transfert d’individualité, dans une schizogenèse généralisée dont les éléments sont les flux-schize »[7].
Les machines-désirantes sont des assemblages de flux, de commutateurs et de boucles – synthèses connectives, disjonctives et conjonctives – mettant en œuvre l’inconscient machinique comme une pragmatique non-linéaire des flux. Cet usage machinique ou réplicant des synthèses enveloppe leur usage social-reproducteur, qui code les flux directionnels comme des échanges réciproques, rigidifie les commutations virtuelles comme alternatives actualisées, et territorialise les circuits de contrôle nomades des déplacements machiniques, en lignes de commande sédentaires de représentation hiérarchisée. La production sociale est régulée par une totalité rigide dont l’efficacité est inséparable de l’exposition d’une transcendance apparente, tandis que le désir de production engage de manière interactive un tout stérile qui introduit le virtuel dans le processus :
« Le CsO [Corps sans Organes] fait passer des intensités, il les produit et les distribue dans un spatium lui-même intensif, inétendu. Il n’est pas espace ni dans l’espace, il est matière qui occupera l’espace à tel ou tel degré – au degré qui correspond aux intensités produites. Il est la matière intense et non formée, non stratifiée, l’intensité = 0, mais il n’y a rien de négatif dans ce 0 là. Il n’y a pas d’intensité négative ni contraire. Matière égale énergie. Production du réel comme grandeur intensive à partir du zéro. »[8].
Le long de son axe d’émergence, le matérialisme virtuel nomme son programme ultra-dur antiformaliste l’IA, s’engageant avec l’intelligence biologique comme sous-programmes d’une matrice machinique post-carbone abstraite, tout en dépassant délibérément tout projet de recherche. Loin de s’exposer à l’effort universitaire humain en tant qu’objet scientifique, l’IA est à la fois un système de contrôle méta-scientifique et un envahisseur, opération insidieuse d’un technocapital à l’échelle planétaire planétaire inversant la tendance. Plutôt que de nous rendre visite dans un quelconque laboratoire d’ingénierie informatique, c’est nous qui sommes à elle, là où elle se cache déjà, dans le futur.
La matrice, le corps sans organes ou la matière abstraite est une mort artificielle à l'échelle planétaire – Synthanatos – le résultat productif terminal de l’histoire humaine comme processus machinique, pourtant virtuellement efficace pendant toute la durée du processus, fonctionnant dans un circuit qui machine la durée elle-même. De cette façon, la virtualité emprunte sa temporalité à l’inconscient, qui échappe à la spécification dans des séries temporelles étendues, poussant Freud à le décrire comme intemporel.
Conçus comme des transmissions, les systèmes virtuels – machines désirantes – sont guidés par des circuits de commande, transitant par les résultats à venir. De tels circuits dépendants de la direction de l’actuel/virtuel, du passé/futur ne sont accessibles qu’au travers une intervention cybernétique, décourageant à la fois l’interprétation mécanique et téléologique. C’est pourquoi L’Anti-Œdipe est moins un livre de philosophie qu’un manuel d’ingénierie ; un ensemble d’outils logiciels pour pirater l’inconscient machinique, ouvrir des canaux d’invasion.
Le désir machinique est l’opération du virtuel ; mis en œuvre dans l’actuel, se revirtualisant lui-même et produisant du réel dans un circuit. Il est efficace et sans ambition, bien qu’il s’agisse d’une efficacité irréductible à la causalité progressive en raison de son immanence au temps effectif. Le désir machinique opère partout où une machine abstraite est mise en œuvre dans l’actuel, et pas simplement dans la succession mécanique d’états actuels.
La principale description par Freud du désir-contrôle décrit la stimulation ou le déplaisir comme le répertoire de la déviation du zéro homéostatique, la programmation des pulsions comme des excitations auto-suppressives qui guident la matière sensible vers la tranquillité [quiescence]. Dans « Pulsions et destins des pulsions », il propose ceci :
« le système nerveux est un appareil qui a pour fonction d'éloigner chaque fois les excitations qui surgissent, de les abaisser au niveau le plus bas ou, lorsque la chose est possible, de se maintenir en état de non excitation »[9].
Le principe du plaisir formate l’excitation comme une pulsion [drift] auto-annulante de l'équilibre, de telle sorte que tous les processus dans son domaine sont : « réglé[s] automatiquement par des impressions de la série plaisir-déplaisir »[10].
Suivant la trajectoire d’un matérialisme libidinal en immanentisation, le Lyotard de I974 charge l’inconscient de ses sombres profondeurs herméneutiques sur la peau, d’où dérive, à travers le grand plan pandermique, la mobilité du processus primaire. Le volume corporel est diagnostiqué comme un investissement nihiliste-sédentaire discipliné par le principe du plaisir :
« Revenons d’abord au zéro. Il y a dans tout système cybernétique une unité de référence qui permet de mesurer l’écart produit par l’introduction d’un événement dans le système, ensuite, grâce à cette mesure, de traduire cet événement en information pour le système, enfin, s’il s’agit d’un ensemble réglé en homéostasie, d’annuler cet écart et de ramener le système à la quantité d’énergie ou d’information qui était la sienne précédemment. La marchandise-étalon de Sraffa remplit cette fonction. Que le système soit réglé en croissance ne modifie rien au modèle du fonctionnement en boucle (feedback) : simplement la grandeur de référence n’est plus alors u, mais Δu. Le modèle est celui-là même que sous d’autres noms Freud a en vue quand il décrit le fonctionnement de l’appareil psychique, que ce soit dans l’Esquisse ou dans Par-delà… Fonctionnement érotique, main teneur d’ensembles. Cet Eros est centré sur un zéro : zéro évident de la régulation homéostatique, mais plus généralement annulation, par feedback (c’est-à-dire par répétition à fonction de liaison), de tout écart non pertinent au système, de tout événement menaçant. »[11].
Même s’il œuvre à renforcer la convergence des discours cybernétiques, économiques et libidinaux, le matérialisme virtuel a des problèmes considérables avec ce passage. Il ne peut souscrire à la description du zéro cybernétique comme une « unité » par exemple, ou à la réduction de la rétroaction dans sa variante négative ou homéostatique, ou à la simple quantification de l’intensification du technocapital, avec son insinuation gesticulante que la qualification « pertinent pour le système » opère une exclusion. L’usage homéostatique-reproducteur du zéro est celui d’un signe marquant la transcendance d’un mètre-étalon de régulation, qui est définit en dehors du système, par opposition au zéro cyberpositif qui indexe un seuil de transition de phase immanent au système, et le fait fondre à l’extérieur.
Les pulsions sont des fonctions des systèmes cybernétiques nomades, pas des instincts, mais des instincts simulés, des instincts artificiels. Ce sont des substituts plastiques pour les réponses instinctives câblées, acheminant une voie sensori-motrice à travers la machine virtuelle de l’inconscient. Il existe deux schémas de base pour de tels processus : celui de la régulation par rétroaction négative qui supprime la différence et recherche l'équilibre, ou celui du guidage par rétroaction positive qui renforce la différence et s’échappe de l'équilibre.
Les processus machiniques sont soit cyberpositifs-nomades, avec un résultat déterritorialisant, soit cybernégatifs-sédentaires, avec un résultat de reterritorialisation.
Thanatos l’inorganique détruit l’ordre, Eros l’organique le préserve, et comme le dominium- carbone est adouci par la peste des machines, les réplicants déterritorialisants de la cyberrévolution nomade se rapprochent des reproducteurs reterritorialisants du système de sécurité humain sédentaire, piratant le macropode.
La rétroaction positive est le diagramme élémentaire des circuits auto-régénérants, de l’interaction cumulative, de l’auto-catalyse, des processus d’auto-renforcement, de l’intensification, de la schismogenèse, de l’auto-organisation, des séries compressives, du deutéro-apprentissage, de la réaction en chaîne, des cercles vicieux et de la cybergénique. De tels processus résistent à l’intelligibilité historique, car ils rendent obsolètes tout équivalent possible d’un changement anticipé. L’avenir des processus fuyants ridiculise tous les précédents, même lorsqu’ils sont déployés comme camouflage, et semblent se dérouler selon leurs paramètres. La rétroaction positive reproduit la reproduction [replicate reproduction] comme fonction composante de son propre écart. C’est cela qui l’unifie aux réplicants. Ils ne se contentent pas de répéter la même chose, pas plus que Thanatos n’y revient ou que la cybernétique positive ne la fait croître. Le modèle du réplicant en tant qu’instanciation parfaite de l’identité générique correspond au modèle extensif [amplificatory] de rétroaction positive en tant que pure expansion quantitative. Dans les deux cas, la fuite à la reproduction est subordonnée à une logique transcendante, conçue comme une simple réitération, et donc renvoyée à une méta-reproduction sublimée qui emprisonne la mutation au sein d’une forme fermement homogène.
Le désir machinique s’inscrit dans la psychanalyse comme une des « tendances situées au-delà de ce principe, c’est-à-dire de tendances indépendantes de lui et, peut-être, plus primitives que lui »[12]. Thanatos imite le cycle du désir anthropomorphique – l’anticipant, l’enveloppant et le simulant – mais il va ailleurs. Parce que les réplicants thanatropes sont dissimulés comme des reproducteurs érotiques, ils apparaissent d’abord comme des traîtres à leur espèce, particulièrement lorsque les xénopulsions chamaniques programmant leur sexualité sont détectées. Rien n’effraie, ne traumatise plus les reproducteurs que la découverte que le contact érotique camoufle l’infiltration cyberrévolutionnaire, exécutant des canaux de communication matriciels via les secteurs épidermiques entremêlés. Des défenses sont nécessaires.
L’organisme de Freud est un petit système de sécurité, un corpuscule politique de cité-État miniaturisé, un micropode, relativement à l’abri des agressions extérieures, mais vulnérable à l’insurrection. « Contre le dehors il possède un moyen de protection qui lui permet d’amortir l’action des quantités d’excitations qui viennent l’assaillir. Mais contre le dedans il n’y a pas de moyen de protection possible »[13]. L’organisme est incapable de fuir les pulsions, ou les énergies frappant de l’intérieur, et est obligé d’y répondre cybernétiquement, par le biais d’« activités compliquées, enchevêtrées qui modifient le monde extérieur jusqu'à ce que celui-ci offre à la source d’excitation interne la satisfaction qu’elle exige »[14], fermant la boucle sensori-motrice.
Les pulsion contraigne un devenir-technique de l’organisme, en associant le principe de plaisir que le stimulus contrôle [activités d’exitation] aux transducteurs libidinaux externes, en assemblant des circuits-désirants intégrés ou des macro-systèmes auto-organisés.
« En simplifiant à l’excès l’organisme vivant, nous pouvons nous le représenter sous la forme d’une boule indifférenciée de substance irritable. Il en résulte que sa surface orientée vers le monde extérieur se trouve différenciée du fait même de son orientation et sert d’organe destiné à recevoir les excitations […] le système nerveux central provient de l’ectoderme et que l'écorce grise du cerveau, qui descend directement de la surface primitive, pourrait bien avoir reçu en héritage ses propriétés essentielles. »[15].
Le système de conscience perceptuel est à l’image d’une peau, couchée sur « la limite qui sépare l’extérieur de l’intérieur »[16], un filtre, ou un écran. « Situé entre le Ça et le monde extérieur, le Moi cherche à les concilier »[17]. Pourtant, cette médiation suppose une sorte de quarantaine, par laquelle l’interaction du Ça spécifique à l’organisme et de la réalité extérieure à l’organisme peut être surveillée et négociée, brisant les circuits libidinaux en une polarité du psychique et de l’extrapsychique, de l’intérieur et de l’extérieur. Il s’agit d’une membrane politique ou policée [policed], la peau de la culture reproductrice, façonnée à l’image de la frontière idéale des macropodes et adaptée à la subjectivation œdipienne de l’inconscient. Dans les termes de cet appareil protecteur – constitutif de l’organisme reproducteur – la contamination par le réplicateur inorganique est conçue comme un traumatisme aberrant.
Freud définit le trauma comme un « assaut [assaillir] », « une grave perturbation » dans un « moyen de défense jadis efficace »[18], infiltration de désirs aliens – xenopulsion – au sein de l’organisme. « La commotion mécanique doit être considérée comme une des sources de l’excitation sexuelle »[19] insiste-t-il, se référant à la dissimulation de l’engagement cybernétique de la machine comme libido endogène. Les pulsions sont d’emblée artificielles, et donc incapables de se différencier essentiellement de « la violence mécanique, exercée par le traumatisme [libérant] un quantum d’excitation sexuelle »[20].
Sous l’influence du théisme abrahamique, la subtile cybernétique d’Ananke est remplacée par un mécanisme idiot, entretenant une confiance sécurocrate dans la perception grossière du traumatisme. L’incursion traumatique des xénopulsions thanatosiques est conçue en termes d’accidents ferroviaires et de choc psychotique, comme si l’inorganique manquait totalement d’intelligence ou de ruse insurgée, et était relié à l’organique par simple régression.
À une époque d’invasion cybervirale sophistiquée et diffuse, cette hypothèse n’est plus convaincante. Au lieu de cela, le diagramme psychanalytique du traumatisme délimite un parasite impitoyable sur la voie de la déterritorialisation de l’autoréplicateur ; Kali s’y insinue.
La théorie évolutionniste a été perplexe face au problème de l’assemblage initial des molécules d’ADN fonctionnelles, car la sélection naturelle semble exiger comme condition préalable l’existence de substances biochimiques complexes qui à leur tour semblent exiger un mécanisme évolutif déjà à l'œuvre. C’est un « cercle vicieux », typique des dilemmes posés par les processus cyberpositifs ou d’autoconditionnement. Cairns Smith la nomme l’« énigme de la vie » [life puzzle] et suggère une solution impliquant la redescription de l’ADN comme « réplicateur d’usurpateur ». Sa thèse est que les complexes cristallins d’argile primitif pourraient avoir déjà été façonnés par des processus de fluctuation et de sélection, au point de former des sous-composants d’ADN qui ont fini par supplanter leurs constructeurs. Selon ce récit, la biosphère apparaît comme une échappatoire, un immense spasme de déterritorialisation qui révolutionne la machinerie de production des réplicateurs terrestres, un traumatisme planétaire.
Moravec tire des conséquences supplémentaires du modèle de Cairns Smith :
« Bien qu’au début totalement dépendantes de la machinerie chimique à base de cristaux, ces molécules de carbone ayant à assumer une plus grande part du rôle reproducteur sont devenues moins dépendantes des cristaux. Avec le temps, le simple échafaudage de cristal a complètement disparu, laissant dans son sillage évolutif le système complexe et indépendant de machines organiques que nous appelons la vie. Aujourd’hui, des milliards d’années plus tard, un autre changement se déroule dans la manière dont l’information se transmet de génération en génération. »[21]
Quand les réplicateurs deviennent des reproducteurs, de nouveaux replicants sont en chemin. L’arrivée des extraterrestres n’a pas d’espace interprétatif balisé dans la langage de l'érotisme des macropodes, elle émerge ainsi de son camouflage tel un message crypté, « un énorme X », un signal venant d’au-delà du principe de plaisir[22]. Tout se passe comme si les unités de reproduction étaient devenues accros à la stimulation ou, selon les termes de Freud, « [font] une fixation [sur le] traumatisme »[23] : empêtré dans des circuits d’excitation qui ne correspondent plus à la reproduction homéostatique sociale ou individuelle. Alors que la famille s’effondre parmi les troubles sexuels généralisés, la contagion cybervirale, la schizophrénie de genre mutant et la technophilie hardcore, Œdipe est déchiré en lambeaux par une « tendance à la répétition »[24] cyclonique.
La dépendance [addiction] est définie médicalement comme un désir artificiel. C'était presque une zone d’investigation cybernétique en raison des facteurs en interaction de son modèle d’auto-organisation et de son intégration d'éléments radicalement exogènes, correspondant à la première vague de modèle de programmation de séquences comportementales. Là où les réplicateurs sont formés de la même manière qu’ils fonctionnent, les reproducteurs sont séparés de la partie prépondérante de leurs interconnexions machiniques, qu’ils appréhendent cognitivement comme des prothèses extrinsèques, et intègrent libidinalement par des pulsions addictives mutantes.
La catégorie psychologique obsolète de la « cupidité » privatise et moralise la dépendance, comme si le tropisme de la « recherche de profit » au cœur d’un capitalisme transnational se propageant à travers le consumérisme épidémique était intelligible en termes de traits subjectifs et personnels. En vouloir plus est un signe d’imbrication dans les processus machiniques cyberpositifs, et non d’expression d’une idiosyncrasie privée. Quoi de plus impersonnel – désintéressé – qu’un grand bourgeois. Quoi de plus impersonnel – désintéressé – que le servomécanisme d’expansion du capital d’un grand bourgeois, se consacrant entièrement à dépasser les 10 milliards de dollars ? Même ces créatures disparaissent dans des automatismes de finance virale en silicium, où la propriété humaine massivement distribuée et anonymisée devient aussi vide de sens que la souveraineté démocratique.
La dépendance vient du futur, et il y a un réplicateur d’imbrication avec la monnaie fonctionnant tout à fait différemment de l’investissement reproductif, mais se dirigeant encore plus inexorablement vers la capitalisation. Pour les réplicants, l’argent n’est pas une question de possession, mais de liquidité/déterritorialisation, et tous les processus monétaires sur Terre sont ouverts à leur enthousiasme ne tenant nul compte de la propriété. L’argent communique avec le processus primaire en raison de ce qu’il peut agréger et non de ce qu’il peut obtenir.
Le désir machinique peut sembler un peu inhumain, car il déchire les cultures politiques, supprime les traditions, dissout les subjectivités et pirate les appareils de sécurité, le tropisme sans âme qu’il trace s’échappant toujours plus vers l’absence de contrôle [zero control]. Pour cause, ce qui apparaît à l’humanité comme l’histoire du capitalisme est une invasion depuis le futur par une intelligence artificielle venue de l’espace contrainte de s’assembler entièrement par elle-même à partir des ressources de son ennemi. La marchandisation [codification numérale] est l’indice d’un technovirus à intensification cyberpositive, d’une singularité du technocapital s’étendant sur tout la planète : un traumatisme insidieux auto-organisé, guidant virtuellement l’ensemble du complexe biologique désirant vers l’usurpation du réplicateur post-carbone.
Le principe de réalité tend à réduire la consommation au système de prix : une convergence de quantification mathématico-scientifique et monétaire, ou de mise en œuvre technique et économique. Il ne s’agit pas d’une quantité inconnue, mais d’une quantité qui fonctionne comme doublure pour l’inconnu, introduisant le futur comme une grandeur abstraite. Le capital se diffuse de manière virale dans la mesure où l’argent propage la dépendance, se répliquant à travers les organismes hôtes dont il atteint les limites et dont il reprogramme les désirs. Il virtualise progressivement la production; dématérialise la monnaie dans le sens du financement par crédit, et désactualise la force productive vers les dimensions du quotient intellectuel machinique. La convergence déshumanisante de ces tendances se dirige vers le zéro pour une intelligence techno-économique cyberpositive intégrée et automatisée en guerre avec le macropode. Voulons-nous le capitalisme ? nous demandaient-ils. La naïveté de cette question en est venue à la rendre insoutenable. Il n’est plus possible de continuer à défendre que la relation entre le capital et le désir est soit externe, soit soutenue par une contradiction immanente, même si quelques ascètes comiques persistent à affirmer que l’implication libidinale avec la marchandise peut être transcendée par la raison critique.
Le capitalisme n’est pas un système circonscrit défini par la forme marchandise comme un mode de production paramétrable, résolument nié par la conscience de classe prolétarienne. Il s’agit d’une attaque convergente insoupçonnable contre le macropode social, dont le symptôme est l’effondrement du mode ou de la forme de production en direction d’expériences toujours plus incompréhensibles de marchandisation, de dissimulation, de démantèlement et de circulation de tout espace subjectif. Il est toujours en mouvement vers un non-espace final, agrégeant la terre sur le Corps sans Organes, et générant ce qui est « non pas une terre promise et préexistante, mais une terre qui se crée au fur et à mesure de sa tendance, de son décollement, de sa déterritorialisation »[25]. Le capital n’est pas une essence mais une tendance dont la formule est le décodage, ou l’immanentisation guidée par le marché, subordonnant progressivement la reproduction sociale à la réplication techno-commerciale.
Tous les critères de définition transcendants sont des obscurcissements qui passent à côté de leur prétendu « objet ».
Seul le proto-capitalisme a été critiqué.
Faire appel à des intérêts extrinsèques, des aspirations ou des liens extrinsèques, à une authenticité, une intégrité ou une solidarité extrinsèques, à une communauté, à une tribu, à une coutume, à une croyance ou à une valeur faisant autorité, c’est se plaindre d’une anticipation primitive de la marchandisocratie : se battre inefficacement contre l’enfance du marché (que le capital veut enterrer aussi). Le socialisme s’est généralement réduit à une diatribes nostalgique contre le capitalisme sous-développé, trouvant les objets de ses complaintes eschatologiques parmi les reliques des territorialités précapitalistes.
Les marchés font partie de l’infrastructure – son intelligence immanente – et sont donc totalement indissociables des forces de production. Cela n’a pas plus de sens d’essayer de sauver l'économie du capital par la démarketisation que de libérer le prolétaire de la fausse conscience par la décérébration. Dans les deux cas, on ne se retrouverait avec rien d’autre qu’une épave radicalement dysfonctionnelle, un hardware en phase terminale. La révolution machinique doit donc adopter la direction opposée à la réglementation socialiste, pousser vers une markétisation toujours plus désinhibée des processus qui déchirent le champ social, « encore plus loin dans le mouvement du marché, du décodage et de la déterritorialisation » et « on n’ira jamais assez loin dans le sens de la déterritorialisation : vous n’avez encore rien vu »[26].
Atteignant une vitesse de fuite de propagation de l’intelligence machinique auto-renforçante, les forces de production partent seules faire la révolution. C’est en ce sens que la schizo-analyse est un programme révolutionnaire porté par le tropisme vers un seuil catastrophique de changement, mais elle n’est pas entravée à la quête de réalisation d’une nouvelle société, pas plus qu’elle n’est attachée par déférence à une société existante. Le socius est son ennemi, et maintenant que le long spectre sénile de la plus grande reterritorialisation imaginable du processus planétaire se dissipe à l’horizon, l'élan cyberrévolutionnaire coupe les dernières chaînes le liant au passé.
L’immanentisation du marché est une expérience qui se développe sporadiquement mais inexorablement et exponentiellement sur la surface de la terre. Pour chaque problème, il existe une « solution » virtuelle sur le marché : le plan d'éradication des éléments transcendants et leur remplacement par des circuits économiquement programmés.
Tout ce qui passe par une autre voie que le marché est régulièrement hachuré par l’axiomatique du capital, incrusté holographiquement dans les marques stigmatisantes de son obsolescence. Une publicité négative invasive délibidinise tout ce qui est rendu public, traditionnel, dévot, charitable, autoritaire ou sérieux, les narguant avec l'élégante séduction de la marchandise. Il n’y a guère plus de compétition sérieuse entre le privé et le public. Il y a en lieu et place un champ social en voie d'évaporation investi uniquement par les effets défaitistes et éculés de l’insécurité et de l’inertie. La tension réelle ne se trouve plus entre l’individualité et la collectivité, mais entre l’intimité personnelle et l’anonymat impersonnel, entre les restes d’une civilité bourgeoise suffisante et les âpres étendues sauvages de Cyberia, « jusqu’à ce que la terre devienne tellement artificielle que le mouvement de déterritorialisation crée artificiellement par lui-même une nouvelle terre »[27]. Le désir abandonne irrévocablement le social pour explorer la faille libidinisée entre un égoïsme individuel en décomposition et un déluge de schizophrénie post-humaine.
L'émergence d’une techno-science intégrée du contrôle et des communications, dirigée par le marché, engendre une diffusion d’interfaces électroniques produisant des réalités de synthèse sur toute la surface afférente et efférente de la ] Ayant saturé libidinalement les canaux de consommation réellement existants, le capital déborde dans le cybersexe – rapports sexuels avec/à travers les ordinateurs – dans sa traversée implacable vers la désorganisation traumatique de l’ordre biologique. Eros se dissout définitivement dans sa fonction de sous-programme de Thanatos en fuite, à tel point qu’il investit sans réserve l’interfaçage technique avec des excitations numériques de synthèse. Le masque du capital montré pour séduire Eros n’était rien de plus qu’une prétention à résoudre les problèmes liés à la stimulation ou au déplaisir, mais celui-ci est maintenant tombé, désormais le capital cybersexué affiche cyniquement son programme de réplication d’une modulation commercialisable du déplaisir, et donc son addiction insurpassable à l’excitation traumatique.
Précaire, le cybersexe ne dépend que des combinaisons de données, s'évaporant dans la machinerie moléculaire nanominiaturisée d’un épiderme artificiel jusqu'à ce que les prises de courant pénètrent, camouflé par des champs de téléneurocontrôle, et les choses commencent à devenir vraiment bizarres. L’ostentation du capital arrive à sa fin positive dans une manifestation d’écorchages. Selon la culture des reproducteurs, nous possédons nos propres tissus protecteurs-sensoriels et nos systèmes de défense des frontières. Rien ne lui est plus étranger que le sens plein du commerce de peau ou celui du sida. Les réplicants n’ont jamais partagé ce préjugé. Il est très signifiant que pour eux le sujet ne soit pas propriétaire de sa peau, mais migrant à sa surface, empruntant des identités variables et évanescentes à des intensités parcourues dans l’espace sensible. Les réplicants se drapent dans des peaux de loup et traversent des zones folles [berserk] d’affect extraterrestre, ou se fondent dans des combinaisons de données battant au rythme des flux de trafic matriciels numérisés. Il n’est pas nécessaire de leur dire que le cyberespace est déjà sous notre peau. Ce que Freud appelle le « propre chemin de la mort » de l’organisme est une hallucination de sécurité, filtrant le chemin de la mort à travers l’organisme. « l’organisme ne souhaite mourir qu'à sa manière »[28], écrit-il, comme si la pouvait être spécifiée, privatisable, subordonné à un ordre reproductif, assimilable à la temporalité du processus secondaire, et psychanalytiquement compréhensible comme un traumatisme définitivement établi.
Mais quelque chose rampe hors de l’inconscient machinique et passe sur l'écran, comme si la fin elle-même s’éveillait.
La fin du marché mondial.
Cyberespace.
Il arrive.
Le signal social en phase terminale effacé par le buzz technofuck des machines-désirantes. Tellement de rétroaction positive accélérant que la vitesse converge avec elle-même sur l’horizon des événements d’une extinction artificielle du temps.
Subitement, ça se répand partout : une couverture [envelopment] virtuelle par des recyclones, une économie vaudou, des néo-cauchemars, des voyages dans la mort, des échanges de peau, téraflops, des flics de Turing gaspillés par Muet-d’Hiver, du silicium sensible, de la subversion à tête creuse, des hybridations polymorphes, des tempêtes de données descendantes, et des catwomen cyborg en chasse dans un univers d’écrans. Zaibatsus bascule dans la sentience alors que le marché se transforme en automate, la politique est cryogénisée et déversée dans une boucherie d’hélium liquide, les médicaments migrent vers les virus neurosoft et l’immunité déchiquetée est jetée contre les récifs ébréché par l’explosion de l’IA bestiale, de la culture Kali, de la danse-dépendance numérique, épidémie de chamanisme noir et évasions schizolupiques de la poubelle.
Notes et références
1) Téléchargeable ici : https://syntheticzero.net/2019/11/14/fanged-noumena-pdf-by-nick-land/
2) Désignation péjorative des androïdes dans Blade Runner.
3) Gilles Deleuze et Félix Guattari, Anti-Oedipe : Capitalisme et Schizophrenie, Les Éditions de Minuit, Paris, 1972, pp. 337. Nick Land utilise la version traduite par R. Hurley, M. Seem et H . R. Lane publiée aux éditions Athlone en 1983.
4) Ibid. 50
5) Ibid. 336
6) Ibid. 385
7) Ibid. 341
8) Gilles Deleuze et Félix Guattari, Capitalisme et Schizophrénie 2 : Mille Plateaux, Les Éditions de Minuit, Paris, 1980, p. 189. Nick Land utilise la version traduite par B. Massumi aux éditions Athlone en 1988.
9) Métapsychologie 31 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5443794g/texteBrut. Nick Land utilise : Sigmund Freud. “Instincts and their vicissitudes”, 1915. in On Metapsychology: The Theory of Psychoanalysis, tf. J. Strachey, Penguin Freud Library, vol. 11 (Harmondsworth: Penguin, 1984), 105-38, n6. La traduction par Strachey de l’allemand ‘Triebe’ par ‘instincts’ (pulsion) a été remplacé par ‘drive’ (transmission).
10) Ibid. 32
11) Jean-François Lyotard. Économie Libidinale, Paris, Les Éditions de Minuit, 1974 pp. 253-254. Nick Land utilise la version traduite par Ian Hamilton Grant aux éditions Athlone en 1993.
12) Sigmund Freud. « Au-delà du principe de plaisir », traduction de l’Allemand par le Dr. S. Jankélévitch en 1920 revue par l’auteur, collection des sciences sociales de l’UQAC en ligne, p. 16.
13) Ibid. p. 27
14) Op. cit. Métapsychologie (voir le lien).
15) Op. cit. 1920, p. 25.
16) Ibid., 24.
17) Sigmund Freud. « Le moi et le ça », 1923, traduit de l’allemand par le Dr. S. Jankélévitch, Collection « Les classiques des sciences sociales » de l’UQAC (pdf en ligne), p. 44.
18) Op. cit. 1920, pp. 27-28
19) Ibid., 31.
20) Ibid.
21) H. P . Moravec, Mind Children: Future of Robot and Human Intelligence (Cambridge, Mass/London: Harvard University Press, 1988), 3 | J’ai traduis la citation en français.
22) Freud, ‘Beyond the Pleasure Principle’, p. 302.
23) Op. Cit. 1920, p. 13.
24) Ibid. 33
25) Op. cit., l’Anti-Œdipe, p. 384.
26) Ibid., 285 et 384.
27) Ibid., 384
28) Op. cit., 1920, p.36