Notes sur la science marxiste et la philosophie de l’aliénation
par Gecko
Cet article a été écrit pendant la rédaction du manifeste. Il s’agit de notes de lecture de Essai sur les fondements théoriques de l’anarchisme[1] de René Berthier qui feront l’objet d’un travail approfondi ultérieurement.
S’il est un lieu commun en politique que de souhaiter appuyer son action sur l’expertise scientifique, il est déjà autre chose que de vouloir y fonder sa capacité même à prendre des décisions en capitalisant sur la méconnaissance du travail de recherche par le grand public. En période de « crise sanitaire », la confusion est d’autant plus aisée que les décrets relatifs au confinement (et l’ensemble de son dispositif de contrôle policier) semblent découler nécessairement des recommandations des bactériologistes. Pourtant, il se trouve là une médiation à ne pas ignorer. Reprenons (de manière synthétique) la démarche de recherche scientifique[2]. Quand un·e chercheur·se dans le domaine qui constitue sa spécialité, formule des hypothèses, établit un modèle et le valide via l’expérimentation, cela n’en reste pas moins un modèle théorique nécessairement transitoire donc réfutable. Il ne prétend expliquer qu’une partie des phénomènes et on ne peut en déduire que des généralités : « dans tel environnement, en présence des variables X et Y, il se produira probablement ça ». Si à la suite de leurs études, les chercheur·ses – en cette qualité – recommandent une telle mesure de distanciation sociale, décréter le confinement relève de la politique. Il ne s’agit pas là de contester le bien-fondé de la mesure mais de rappeler que les analyses « scientifiques » sont valables et peuvent faire consensus dans leurs domaines distincts mais ne peuvent émettre autre chose que des avis dans le champ politique. Celui-ci prétend à une action normative dans l’intégralité complexe du tissu social et toute action en son sein ne peut être portée que par l’engagement. Toute opinion qui y est exprimé a la même valeur. Je ne nie pas par là les compétences : il ne me viendrait pas à l’esprit de discuter le diagnostique médical formulé par un·e médecin ni l’expertise d’un·e économiste dans sa discipline (sous réserve du sous-domaine de sa spécialité et de la critique de ses pairs). Toutefois, en politique aucune de ces compétences ne peut prétendre à la supériorité de son opinion[3]. Le cas échéant, il n’y aurait plus besoin de démocratie et nous pourrions être dirigé directement par les « scientifiques » mais comme nous l’avons vu, limité·es à la construction de modèles, rien n’indique que leur direction serait plus efficace et perçue comme plus légitime. Il faut enfin rappeler que le principe démocratique a été conçu en premier lieu pour éviter l’arbitraire de l’exécutif et non pour atteindre une efficience décisionnelle.
Dans le mouvement social et l’action militante, il est aussi tentant de fonder son action sur la « Vérité » afin d’ajouter du crédit à sa volonté de changer le monde. Il ne s’agit là que de fonder son action, a posteriori ou au moins pendant celle-ci soit à l’instant qui suit immédiatement l’élan premier. Il est pourtant vain d’opposer raison et passion[4], l’une ne va pas sans l’autre, nous agissons et nous avons naturellement tendance à rationaliser notre action, à lui donner un sens en l’inscrivant en continuité ou en rupture de nos actes.
Pourtant, il en est ainsi d’un des pans les plus illustre de la théorie révolutionnaire qui, après avoir abattue la philosophie tout entière en la soumettant à sa lacune en praxis[5], s’est arrogé le titre de science[6] – après tout « sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire »[7]. Ainsi, la science marxiste s’est réifiée dans un corpus indépassable. Nous avons vu précédemment qu’une théorie est transitoire, c’est « un modèle, un ensemble d’hypothèses de travail destinées à expliquer un phénomène naturel ou humain »[8] dont la place parmi les connaissances n’est acquise que jusqu’à « réfutation »[9]. Nous assistons là à un procès inverse, une partie des marxistes estiment que la critique a atteint son sommet au « moment » Karl Marx et Friedrich Engels. Avant il y avait les socialismes utopiques dont la création théorique était incomplète car ils ne pouvaient observer le système capitaliste pleinement développé[10]. Après ce ne sont que d’inutiles bavardages « petit bourgeois » : il faut cesser de philosopher et passer à l’action, charge aux intellectuels de théoriser son cadre. Le matérialisme historique trace la grande route vers le communisme via la succession des modes de production : esclavage, servage, salariat et société de producteurs libres et égaux. Nous disposons enfin des possibilités techniques d’une société d’abondance grâce au capitalisme, ses contradictions vont en venir à bout et ce sera le début de l’histoire – ce qui ne paraît pas très dialectique, mais comme nous l’avons remise sur ses jambes il faut bien nous croire[11].
Deux remarques s’imposent. D’abord, l’expression « matérialisme historique » n’est jamais employée par Marx. Tout au mieux trouve t-on l’idée d’une « conception matérialiste » de l’histoire dans L’Idéologie Allemande[12]. L’idée d’une succession de phases dans l’histoire au travers de la lutte des classes n’est pas nouvelle, elle est dans l’ère du temps et promue par plusieurs historiens de la Restauration à commencer par Saint-Simon (lequel prétend continuer l’œuvre de Condorcet)[13]. Guidé par une telle représentation du monde, Marx critique Proudhon et son Système des contradictions économiques, estimant que le socialiste français renonce à l’étude historique des moyens de production en essentialisant des catégories de l’économie « bourgeoise ». Si à l’époque Marx est un brillant polémiste, c’est un piètre scientifique. En effet, Proudhon estime qu’une étude scientifique et critique du capitalisme doit tenir compte de sa dynamique propre – contrairement aux économistes libéraux « empiristes » qui historicisent – afin de comprendre ses contradictions et l’action de ses catégories comme simultanées[14] – ou synchronique diraient les linguistes. Il s’agit donc d’hypothèses de travail et de l’application d’une méthode scientifique « hypothético-déductive » ou inductive-déductive à l’économie.
Il nous faut alors faire un aparté sur l’usage du mot « science » chez Marx. Celui-ci est à l’origine un étudiant en droit, dont la thèse[15] critique la posture de Démocrite qui se « jette dans les bras de la connaissance positive »[16] et prend parti pour Épicure, le philosophe qui se tient à l’écart du monde. Il use de l’expression « connaissance positive » pour qualifier la connaissance scientifique et le mot « science » pour désigner la philosophie – ce qui est courant à l’époque même si ensuite quelques piètres épigones seront induits en erreur (d’autant plus que le trévois rédige des virulentes critiques scientifiques – donc philosophiques – à l’époque).
Le jeune Marx qui semblait près d’écrire un livre sur l’économie à la fin des années 1840 piétine et ne produit rien de satisfaisant une dizaine d’années durant jusqu’à son Introduction générale à la critique de l’économie politique (1857) qui le « relance » jusqu’au Capital (1867). Dans le premier des deux livres que nous venons de citer, Marx écrit : « la méthode de s’élever de l’abstrait au concret n’est pour la pensée que la manière de s’approprier le concret, de le reproduire en tant que concret pensé. Mais ce n’est nullement là le procès de la genèse du concret lui-même »[17]. Cela ressemble étrangement à la démarche de Proudhon et renie surtout sa Misère de la philosophie. On se demande comment il ne peut citer l’économiste français au moment où il écrit un livre dans sa continuité où les contradictions du capitalisme ne sont plus analysées historiquement mais « simultanément ». C’est à ce moment que la « dialectique » de Hegel revient en grâce dans ses écrits. Marx indique alors à Engels que la Logique de Hegel l’a ouvert à une nouvelle perception. René Berthier conclut de son analyse des « retrouvailles » hégeliennes qu’il s’agit là d’une élégante façon de nier l’héritage de Proudhon en mobilisant la métaphysique dialectique[18].
Ce tournant a deux conséquences fondamentales. La première est que les marxistes vont faire un usage abondant de cette méthode. L’expression « matérialisme dialectique » est une invention d‘Engels et Marx ne l’emploie pas de son vivant. Elle témoigne bien de la difficulté du premier[19] à saisir cette méthode d’exposition rhétorique-métaphysique fondée sur un ensemble d’hypothèses et de postulats historiques hégeliens. La trace qui nous en reste aujourd’hui est un usage disqualifiant, les marxistes accusant globalement l’ensemble leurs adversaires de ne pas (ou de mal) utiliser le raisonnement dialectique, y compris dans leur propre camp à l’image de Boukharine. Je passe ici sur les apories de ce concept, comme le dit Philippe Pelletier, « s’il ne s’agit que d’“interaction”, eh bien, laissons tomber les mots ronflants et parlons simplement d’interaction »[20].
Le matérialisme historique auquel Marx aura renoncé à la fin de sa vie est transformé en étrange aberration à la suite de la publication du Capital. Comme le dira Engels plus tard, l’insistance de leurs ouvrages de la période sur les déterminismes économiques est à resituer dans une lutte contre les lectures idéalistes du monde et non comme une négation des autres facteurs. Il rapporte dans une lettre à Bernstein le propos de Marx, « ce qu’il y a de certain c’est que moi, je ne suis pas Marxiste » à propos du livre de Paul Lafargue où ce-dernier écrivait entre autre « la morale, ainsi que les autres phénomènes de l’activité humaine, tombe sous la loi du déterminisme économique formulée par Marx »[21]. Il ne s’agit pas là pour Marx d’une posture anti-dogmatique mais d’une critique de la façon dont sa théorie est vulgarisée à l’époque : « la conception matérialiste de l’Histoire a maintenant, elle aussi, quantité d’amis de ce genre, à qui elle sert de prétexte pour ne pas étudier l’histoire »[22]. L’idée d’une succession entièrement déterminée de faits économiques – un modèle théorique – conduit à une lecture simpliste de l’histoire. Cela n’empêche pas les marxistes d’hypostasier des théories douteuses telles que la baisse tendancielle du taux de profit qui – si on ne tient compte que du « fait économique » – conduirait fatalement à la fin du capitalisme.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer le succès du marxisme dans sa version lassalliste : étatiste et dogmatiquement économiste. Tout d’abord, Marx a dû épargner les écrits de certains dirigeants sociaux-démocrates allemands, comme Ferdinand de Lassalle de son vivant, car il dépendait d’eux pour être publier et avoir des appuis au sommet du mouvement[23]. Ensuite, nous pouvons aussi postuler que sa théorie de l’aliénation justifie le rôle des intellectuels, Marx le premier à la tête de son bureau de l’Internationale après l’exclusion de la majorité du mouvement. On constate aussi que la redécouverte du phénomène culturel par les marxiste, tant par Antonio Gramsci, que Georg Lukács ou l’école de Francfort, fait de la culture ou de l’idéologie des phénomènes toujours plus aliénants.
Avant d’aborder ce point, il faut clarifier l’idée de matérialisme. Contrairement à la vision spirituelle, la matière n’est pas inerte. S’opposant aux « idéalistes »[24], les tenants du matérialisme entendent lutter contre les lectures simplistes de l’histoire humaine sous le joug de la pensée pure distincte du social. Pour eux, la matière est tout soit la nature incluant la société, les êtres humains et leurs pensées et constructions sociales. Elle est toujours « vivante », en mouvement. Pour Marx, la vie détermine la conscience. Il considérait par-là que les idées se forment au travers des relations sociales (ce qui nourrit la conscience, construit ses représentations et sa façon de percevoir le monde) : les idées sont dans l’action par l’action.
Il ne faut pas tenir entièrement responsable Marx de la façon dont son œuvre a été récupérée mais il faut toutefois élucider pourquoi la pensée privilégiée par les dominant·es du mouvement social, le marxisme[25], est devenue la pensée dominante du mouvement social ou pourquoi sert-il leurs actions et comment ces actions l’ont construit comme tel. Une telle philosophie postule que nous sommes tous plongé·es dans l’idéologie. Quand, dans le Manifeste Marx et Engels écrivent que « les idées dominantes d’une époque n’ont jamais été que les idées de la classe dominante », il ne s’agit pas de dire qu’il n’y a qu’une seule idéologie. Pourtant, cette idée a été reformulée de telle sorte que cette idéologie unilatérale ne puisse venir que des dominant·es. C’est assez pratique pour une philosophie politique qui nie son rang de philosophie et son statut d’idéologie pour se parer des habits de la science. Chez Marx, l’idéologie est illustrée par la métaphore de la camera obscura où l’image du réel est retournée, « le rapport imaginaire [des] individus aux rapports réels sous lesquels ils vivent »[26].
Pourquoi une telle doctrine a imposé son interprétation de l’histoire ouvrière, reléguant l’esprit libertaire des prolétaires – majoritaire numériquement jusqu’aux années 1930 – à une poignée d’exceptions et objectivant sa culture au point de traiter toutes les hésitations de trahison ? Car c’est la philosophie des intellectuel·les, des dominant·es dans la production théorique du mouvement social. Dans un environnement militant qui a eu le temps de se structurer de façon partisane au cours de cette deuxième moitié du XIXème siècle, par le truchement des jeux d’alliance de Karl Marx avec les dirigeants de partis, cette pensée est venue se cristalliser aux sommets des organisations de masse et des futures avants-gardes. Une philosophie de l’aliénation crée ses « aliéné·es », ses dominé·es, abruti·es par l’idéologie mais courageux·ses et travailleur·ses : les ouvriers[27] auxquels s’adressaient déjà les socialistes bien avant Marx. Les intellectuel·les sont là, iels viennent le plus souvent de la petite-bourgeoisie ayant fait des études, maîtrisant le code légitime et ayant accès à la parole dans l’espace public (sinon comment expliquer qu’iels ne soient pas aliéné·es avec les autres si ce n’est à s’être « élevé·es » par le savoir). Iels se donnent pour rôle d’éduquer et d’endoctriner les masses afin qu’elles acquièrent une conscience d’elles-mêmes, reproduisant ainsi le rapport du maître à élève, donnant des « devoirs » au peuple au travers de leurs sermons et renouvelant ainsi éternellement le schème inégalitaire de l’éducation hiérarchique[28].
« Ça reste encore un spectacle qui confirme l’autorité de la voix qui dit : « On sera toujours dedans. » On peut comprendre à partir de là comment le situationnisme est devenu ce qu’il est de nos jours dans sa version banalisée, comme critique du consommateur démocratique abruti par les médias. Ce qu’il y a derrière, c’est la manière dont toute la tradition critique-marxiste révolutionnaire a absorbé un certain nombre de présuppositions inégalitaires : il y a les actifs et il y a les passifs ; il y a ceux qui regardent et il y a ceux qui savent. Ce qui en gros revient à dire : il y a ceux qui sont capables, il y a ceux qui ne sont pas capables. À partir de là , il y a plusieurs stratégies possibles : ou l’on pense qu’il faut qu’une avant-garde réunisse les gens capables pour mettre dans la tête des incapables les moyens de s’en sortir, ou bien on prend la position du grand seigneur désenchanté qui constate qu’effectivement le moment de l’action est passé et que désormais ses contemporains sont voués à mariner indéfiniment dans le spectacle »[29]
Les intellectuel·les conservent voire intensifient ainsi leur ascendant hiérarchique y compris dans la révolution, se faisant les maîtres·ses et gardien·nes de la critique. Il est logique qu’iels acceptent plus facilement des rôles privilégiés aux sommets des avants-gardes qu’un statut égal aux autres au sein d’un syndicat de profession libéral à la CNT. Ainsi est justifié leur rôle par une théorie construite par des intellectuel·les partisan·nes pour des intellectuel·les partisan·nes[30]. L’ouvrier n’est plus aujourd’hui pour eux plus le dominé fétiche mais l’idiốtês asservi, fasciste. « Au lieu de faire dévier les prolétaires, mieux vaut prolétariser les déviants, et c’est plus facile »[31]](#ref31). À force d’ad hoc jusqu’au simulacre, les marxismes continuent de parasiter d’autres luttes, se cherchent d’autres dominés. Il ne s’agit pas là non plus de nier des situations réelles de souffrance mais de souligner que d’autres façon de les théoriser et se les approprier existent, que d’autres pensées émancipatrices sont possibles, ou plutôt seront possibles quand la volonté des émancipés en-devenir décidera elle-même de s’emparer du champ de l’intelligence pour y proclamer de nouveau l’égalité.
Dans tout cela, le carcan marxiste n’est plus nécessaire, nous avons de quoi le dépasser, les théories de cette époque, tant marxistes que libertaires seront toujours adaptables mais doivent désormais faire l’objet d’un recul critique. Pour terminer, je rappelle qu’il ne s’agit là que de notes de lecture avec toutes les réserves que cela implique[32].
Notes et références
1) 2008, version téléchargée le 12 avril 2020.
2) Il ne s’agit que d’une schématisation pour illustrer le cœur du sujet ensuite, je ne prétends pas m’y connaître en épistémologie donc j’invite le lecteur ou la lectrice à la plus grande réserve sur cette partie.
3) À l’exception de la compétence élective en démocratie représentative
4) Voir Danielle Forget. Passions bavardes. Essai de rhétorique sur le discours social, Québec, Marcel Broquet Éditeur, 2009.
5) « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde il s’agit désormais de le transformer », Thèses sur Feuerbach. Ce n’est pas une idée originale et déjà en 1838, dans « Dialectique négative et philosophie de l’action », August von Cieszkowski posait la question de l’action politique estimant que « l’action et l’intervention sociale supplanteront la véritable philosophie » | René Berthier, op. cit., 27.
6) Il existe même des Éditions science marxiste pour vous donner le niveau.
7) Vladimir Ilitch Oulianov, Que faire ? Question brûlante de notre mouvement (1902) – date et auteur de la traduction inconnu
8) René Berthier, op. cit., 318.
9) Les marxistes jouant à la fois sur l’ambivalence de leur théorie, à mi-chemin entre la philosophie politique, l’économie et la sociologie, notamment grâce à son introduction à l’université, pour éviter tout risque de réfutation sérieuse, l’un des meilleurs exemples est la valeur-travail : invérifiable et incalculable, son incorporation dans les formes de capital fixe évitant toute démonstration sérieuse autre que métaphysique.
10) « À l’immaturité de la production capitaliste, à l’immaturité de la situation des classes, répondit l’immaturité des théories » | Friedrich Engels (1878). Anti-Dühring, 1ère partie, traduction française de 1950, « classiques des sciences sociales », Université du Québec à Chicoutimi, p. 222.
11) Le propos de remettre la dialectique « à l’endroit » vient de Engels et est inspiré d’une image choisie par Hegel pour qui lorsque « la conscience naturelle se confie à la science, c’est pour elle un essai de « marcher sur la tête » » | René Berthier, op. cit., 299-300.
12) Friedrich Engels et Karl Marx (1845). L’idéologie Allemande. Première partie : Feuerbach, traduction française de 1952, « classiques des sciences sociales », Université du Québec à Chicoutimi.
13) René Berthier, op. cit., 309 et 458.
14) Ibid., 14.
15) « Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure » qui lui permettra d’être reçu in abstentia (sans soutenance orale) docteur de la faculté de philosophie de l’université d’Iena en 1841.
16) René Berthier, op. cit., 264.
17) Ibid., 280.
18) Ibid., 368. Cela doit vous incliner à écouter attentivement la critique et discuter.
19) Que j’excuse d’autant plus aisément que je ne suis pas non plus capable de saisir Hegel et j’ai dû me contenter de lire ses exégètes pour cela.
20) « La pensée sociale d’Élisée Reclus, géographe anarchiste », Le Monde Libertaire, 1085, 22 au 28 mai 1997 | Cité par René Berthier, 397.
21) Le Matérialisme économique de Karl Marx, cours d'économie sociale, 1884 | Ibid., 446.
22) Lettre de Engels à C. Schmidt | Ibid., 323.
23) Ibid., 373.
24) Il ne s’agit pas là de l’idéalisme en philosophie mais d’une accusation portée par les matérialistes.
25) Je simplifie à dessein car c’est une pensée aujourd’hui très diffusée et il existe une pluralité de la concevoir. Je me fonde ici sur mon expérience en France aux sein de divers groupes comme des comités internationalistes, des tendances du PCF, Lutte Ouvrière… Je laisse le soin au lecteur ou à la lectrice de limiter la portée de mes arguments.
26) Louis Althusser. « Idéologie et appareils idéologiques d’État », La Pensée, 151, juin 1970.
27) Je n’ai pas mis de féminin ici car je ne m’avancerai pas sur la réelle considération des mouvements ouvriers pour les ouvrières ou les femmes plus généralement (et puis je rappelle que dans la plupart des cas la libération des femmes attendra la révolution).
28) Jacques Rancière. Le maître ignorant, Paris, 10/18, 1987, p. 33.
29) « Critique de la critique du « spectacle » – Jacques Rancière », entretien avec Jérôme Game, décembre 2008.
30) Certains se nomment eux-mêmes « intellectuels organiques » pour souligner leur appartenance de corps à la masse.
31) Du moins, ainsi pense Casaubon, personnage principal du Pendule de Foucault de Umberto Éco constatant l’empressement des marxistes à inviter un psychanalyste à grand frais à leurs conférences et de leur librairies à accueillir ce genre de productions écrites.
32) Je n’ai adopté ici qu’un angle d’analyse. On aurait pu évoquer le succès de la primauté des rapports de production dans l’analyse qui offre une grille de lecture critique accessible et que tout le monde peut facilement s’approprier. On pourrait à ce sujet discuter le « succès » du marxisme dans la littérature (je pense en particulier à la SF).