« La revanche des femmes » de He-Yin Zhen : notes de lecture
par Gecko
avril 2020[1]
He-Yin Zhen (何殷震) est une féministe anarchiste chinoise née He Ban en 1884 à Yizheng dans la province du Jiangsu. Elle adopte le surnom de « Zhen » (coup de tonnerre) et accole à son nom patronymique le nom de jeune fille de sa mère (Yin) défiant ouvertement la règle. Elle épouse en 1904 le philologue Liu Shipei né la même année qu’elle[3]. Attiré par les idées anarchistes, le couple s’exile au Japon, à Tokyo en 1907 où iels fondent la revue Tianyi Bao (journal de la Justice Naturelle) avec Zhang Ji et où He Zhen organise la Nüzi Fuquan Hui (Association pour Reprendre les Droits des Femmes)[4]. C’est avec le groupe de Paris autour de la revue Xin shiji (Nouvelle Ère), composé notamment de Wu Zhihui, Zhang Renjie et Li Zhizeng, l’un des principaux pôles de l’anarchisme chinois de l’époque. Leur revue critique la modernité, s’intéresse à l’anarchisme, à la pensée de Lao Tseu et de Tolstoï et traduit des extraits du Manifeste du parti communiste. Pourtant la publication s’interrompt en 1909 et Liu Shipei retourne en Chine pour soutenir la dynastie Qing. Ensuite, les sources divergent, Liu meurt de la tuberculose en 1919 et on perd la trace de He.
Cai Yuanpei les accuse de trahison, Feng Ziyou estime que les mandchous se sont servis de He pour « retourner » Liu, et Ono Kazuko écrit qu’ils furent tous deux achetés, « devinrent espions et trahirent la révolution »[5]. Peter Zarrow estime plus rationnellement que l’idée d’un gouvernement mandchou laissant faire les révolutionnaires pouvait paraître acceptable à un Liu Shipei éprouvé par les luttes sordides.
Après avoir lu le recueil d’articles de He-Yin Zhen publié par les éditions de l’Asymétrie, j’avais une interprétation similaire à celle de Sebastian Veg. Une telle lecture donne le sentiment confortable de continuité entre les idées développées par l’autrice et l’étrange revirement du couple dans ses dernières années. Il me semble donc nécessaire de revenir sur le contexte pour bien saisir les textes et leurs enjeux.
Les auteurs et autrices de la Chine républicaine ont fait l’objet d’une « redécouverte » après les années 1970. Jusqu’alors le réalisme socialiste avait soumis l’ensemble de la production artistique et les sciences sociales étaient largement dominées par le marxisme qui « mettait exclusivement l’accent sur la structure économique et la lutte des classes ». En plus de ce parti pris de lecture, si l’anarchisme a eu une influence majeure au début du XXème siècle sur le mouvement social chinois[6], les tenants de ses théories sont dépassés dans les années 1930 par l’antagonisme montant entre communistes et nationalistes. Une partie de ses militants se rapproche de l’un ou de l’autre mais une majorité s’exile après 1949.
1. La revanche des femmes
La dynastie Qing (d’origine mandchou) décline depuis le début du XIXème siècle, confrontée à la pression de l’Occident et incapable de se réformer. Le régime perd successivement des guerres contre le Royaume-Uni (opium), la France et le Japon. Il doit céder de larges pans de son territoire (Hong-Kong, Taiwan, Ryūkyū, la Corée…) et subit des insurrections successives (dont la révolte des Boxers entre 1899 et 1901) jusqu’à sa chute finale en 1911.
L’élite aristocratique lettrée est malmenée par des intellectuels modernes qui contestent les traditions. Ils s’inspirent des écrits européens en y voyant un moyen de moderniser le pays. Par exemple Ma Junwun traduit le traité Social Statics : On the Conditions Essential to Human Happiness Specified, and the First of them Developped de Herbert Spencer et introduit la notion de « droits des femmes » nǚquán, créée sur le modèle des « droits de l’homme » rénquán – et ce alors que ren signifie humain et non homme. Cette distinction n’est pas anodine, les hommes chinois conçoivent l’instruction des femmes comme un moyen d’en faire des « mères de la nation » capables de mieux élever les enfants.
Dans « La question de la libération des femmes » (Tianyi nº7, septembre 1907), He Zhen insiste sur les solides fondations patriarcales de la tradition chinoise. Pour elle, « de la même façon que la réforme constitutionnelle utilise l’idée de constitution et n’a pas l’intention d’accorder des droits à tous les citoyens, le projet masculin de libération des femmes utilise l’idée de libération sans intention d’accorder de droits réels aux femmes » (p. 31). Ses craintes se révélèrent fondées et après la révolution Xinhai, la république refuse le droit de vote, au travail, à l’héritage ainsi que le mariage libre aux femmes et leur scolarisation régresse en 1916.
Les intellectuels masculins sont les premiers à « s’émouvoir » de la condition féminine et à promouvoir (même hypocritement) leur libération – l’ordre social laisse peu de place à l’éducation des femmes. En réalité, la seule école à les accepter est un institut fondé par des missionnaires chrétiens dans le port ouvert de Ningbo – femmes et hommes sont enfants de Dieu, ce qui les met sur un pied d’égalité formel[7]. S’opère alors une sorte de choc avec la pensée occidentale qui condamne certaines pratiques jugées rétrogrades comme les « pieds bandés ». Le théoricien politique Kang Youwei la dénoncera et des associations s’y opposant seront créées à la fin du XIXème siècle mais il faudra attendre 1916 pour qu’elle soit définitivement prohibée.
Le contexte dans lequel He Zhen écrit est aussi celui d’une révolution industrielle. Elle critique l’idée de l’émancipation par le travail car, observant la condition des ouvrières en Occident, elle n’y voit qu’une objectivation des femmes par le capital ainsi qu’une augmentation de leur charge (avec les activités domestiques).
Il n’y a pas de progrès linéaire y compris dans la condition des minorités et il faut donc comprendre que la « condition féminine », comme idéal ou situation aliénante, que He Zhen et ses contemporains discutent, est une projection vers le passé de « la » femme du XXème siècle.
2. Nature et culture
Le concept le plus important chez He Zhen est celui de nannü (男女), littéralement « homme-femme » ou « masculin-féminin ». Selon elle, les droits des femmes (et donc des êtres humains) préexistent dans la nature (d’où le nom de la revue). Depuis les sociétés préindustrielles, cet équilibre a été rompu et un ensemble de mécanismes alliant domination économique et objectivisation maintient le système de domination. On peut y voir une première forme de théorisation des « rôles sociaux-sexués ». Il s’agit non d’une réforme morale mais d’un ordre social à repenser au complet. Elle critique donc les approches dualistes qui font de l’homme et de la femme des complémentaires à la manière du yin et du yang en s’appuyant sur la tradition.
3. Critique du confucianisme
Anne Cheng, citée par Émilie Guillerez, montre comment les classiques « Jīng » ont été récupérés par le courant confucéen afin d’asseoir sa doctrine sociale sur un fondement cosmologique. L’herméneutique est indispensable pour expliquer cette traduction des écrits en rôles sociaux. Par exemple, le « Yìjīn », un des Cinq Classiques « canonisé » sous la dynastie des Han (-206 à 220) a fait l’objet des Commentaires (Shíyì) attribués à Confucius[9]. Ainsi, le Dàzhuàn (grand commentaire) fait une analogie entre le Ciel (mouvement, force, vigueur) et la Terre (stabilité et soumission). Pour que l’équilibre soit rétabli, il faut que les principes masculin (actif) et féminin (passif) s’y conforment. L’un des discours du Shūjīng (classique des documents) exprime le danger qu’il y a à laisser les femmes sortir de leur rôle, tandis que le Lǐjīng (classique des rites) codifie les rapports des époux : la femme est un être de l’intérieur qui doit se soumettre à son père, puis à son mari et enfin à son fils et qui a la charge exclusive de l’espace domestique. On comprend alors l’importance d’historiciser les traductions et regroupements de ses textes afin de saisir comment les hommes à chaque période envisagent les rapports sociaux de sexes.
C’est à cette tradition que He-Zhen s’attaque. Elle montre comment Confucius « met dans le même sac » les femmes et les gens à l’esprit étroit. « Les hommes ont essayé de censurer le discours des femmes mais ils n’ont pas été capables d’effacer les traces de leur oppression sur elles ». Elle fait par exemple la généalogie du terme femme et ses diverses attaches sémantiques : « lorsqu’on suit l’étymologie des caractères 奴 nu pour esclave et bi[10] pour domestique […] on voit que les deux caractères se réfèrent explicitement aux femmes » (pº84). Elle souligne que le caractère correspondant au terme furen (femme) est dérivé de l’idéogramme du terme correspondant à « balai », liant la notion à celle d’esclavage. De même, le terme pinfei, titre honorifique donné aux épouses royales, désignait une personne ayant autant de valeur qu’une marchandise dans l’antiquité. Enfin, elle montre comment l’institution du mariage s’est construite contre la femme comme appropriation « l’homme enlève la mariée » et se fait de manière unilatérale (seul l’homme peut rompre). La femme doit être chaste, fidèle, veuve elle doit reste seule : c’est une marchandise mais si elle fait un faux pas, la honte rejaillit sur l’ensemble de sa famille. « Notre époque est celle où le mariage prend la forme d’une prostitution mutuelle » (pº64) ce qui s’explique selon elle par l’inégalité économique au sein du couple et entre les familles). Elle critique ainsi les enseignements de Ban Zhao qui contribuent à normaliser ces rites auprès des femmes et leur font considérer « leur soumission aux hommes comme leur destiné naturelle » (pº96). La famille est envisagée comme noyau d’interdépendance. Pour He-Yin Zhen, la liberté des femmes ne peut être atteinte que par l’autonomie, l’individualisme et la possibilité de s’accomplir par soi-même.
4. Nationalisme et gouvernement
He Zhen réclame une révolution des femmes contre les hommes. Le deuxième problème auquel elle est confrontée et que nous avons esquissé précédemment est l’instrumentalisation de la cause des femmes au service des hommes, et en particulier du nationalisme. Celui-ci ne met en avant l’émancipation (relative) des femmes que comme moyen de moderniser la Chine et d’en faire un État moderne, une puissance capable de tenir tête aux autres. He Zhen critique le militarisme comme outil d’aliénation et juge absurde que certaines femmes espèrent devenir des « Mulan ou des Liang Hongyu ».
L’armée n’est qu’un outil d’assujettissement des femmes, « les hommes volaient, pillaient les femmes, les retenaient prisonnières, pratiquaient le concubinage […] la brutalité des soldats était telle qu’elle suffisait à soumettre les femmes » mais aussi un moyen de naturaliser des rapports sociaux de sexe. Elle sert à justifier « l’idéologie de supériorité masculine » et ce depuis tellement longtemps que même si « les femmes voulaient aujourd’hui partager cette obligation, elles ne pourraient pas arriver à l’égalité en une courte période de temps ». C’est pourquoi selon elle, il faut abolir les armées, c’est une des priorités révolutionnaires pour que les hommes « retrouv[ent] l’égalité avec les femmes ». On a là une des conceptions centrales de l’œuvre de He Zhen, il ne s’agit pas « d’élever » les femmes au rang des hommes (les femmes égales des hommes) mais de détruire les privilèges qui fondent l’inégalité : faire que les hommes soient égaux avec les femmes. Enfin, les dépenses militaires détournent des ressources, les prix augmentent et « la production ne répond plus au besoin de la population ».
Pour He Zhen, la forme gouvernementale est un autre outil de domination des femmes ainsi que des peuples. Peu importe que l’État despotique se dote d’une constitution, « il en va de la responsabilité de chacun et chacune de nous de [le] renverser ». La structure de l’État protège la structure de classe : par exemple la loi permet à un homme riche d’avoir plusieurs concubines. Le seul moyen d’éliminer la répartition inégale des richesses est d’« instaurer la collectivisation de la terre et de la propriété » (cela permettra selon elle que les hommes ne se laissent plus aller à leurs « désirs lubriques » et assurera des conditions de vie suffisantes pour que les femmes n’aient plus à « prostituer leur corps »).
Pour He Zhen, la participation politique (stratégie des féministes en Occident) est vaine. Le droit de vote ou même l’accès à la représentation électorale des femmes (comme en Norvège) ne sont rien de plus que des simulacres d’égalité. Les parlements occidentaux limitent leur droit de vote grâce à des suffrages censitaires, et même si une minorité parvenait au pouvoir (la reine Victoria, l’impératrice Lü Zhi ou Wu Zetian) cela ne suffirait pas « à sauver la majorité des femmes ». Les femmes aristocratiques élues ne partagent pas les intérêts des classes inférieures dont on a vu que les femmes composaient la majorité. Les stratégies suffragistes sont vues comme des « erreurs politiques », l’envoi d’une représentante à l’assemblée où elle sera prisonnière d’un carcan étatique patriarcal est une énergie perdue qui aurait pu être consacrée dans des changements sociaux fondamentaux. Pour He Zhen, les femmes doivent être des agents actifs de leur émancipation et c’est à ce titre qu’elle critique les alliances (subordination) des féministes aux mouvements nationalistes ou socialistes.
5. Capitalisme et socialisme
Le troisième obstacle sur le chemin de la libération est le mirage occidental. Pour He Zhen, l’émancipation n’y est que purement utilitaire et a fait des femmes une force de travail au service de la production de plus-value. Il ne faudrait pas croire qu’elle souhaite revenir à la position précédente, pré-moderne, mais elle se sert de l’image de celle-ci où les femmes avaient a minima un contrôle sur l’espace domestique pour critiquer la vision du progrès capitaliste. L’émancipation des femmes ne peut se faire que par la conquête d’une autonomie alimentaire (collectivisation des ressources) et financière (pour cela He Zhen propose d’abolir la monnaie).
« Quelle est la chose la plus importante du monde ? Manger […] Pourquoi souffrons nous de mauvais traitements ? Parce que nous dépendons des autres pour manger » (pº129-130). Pour He Zhen, il y a trois sortes de conditions féminines misérables : les domestiques qui dépendent du maître pour se nourrir, les travailleuses qui dépendent du propriétaire de l’usine et enfin les prostituées, « battues par leurs proxénètes », qui doivent se donner entièrement à leurs clients si elles veulent assurer leur subsistance et celle de leur famille. Ainsi, He Zhen imagine des lieux de distribution de vêtements et de nourriture sous condition de participations aux travaux communs. Son inspiration collectiviste rappelle le « à chacun selon ses besoins ». Briser les rapports de dépendance est le premier objectif de He-Yin Zhen. Cela implique les rapports intégrés et naturalisés dans la culture mais aussi, dans une moindre mesure, la reproduction. Dans ce cadre, elle propose des garderies à partir d’un certain âge.
6. Conclusion
Dans sa postface au recueil des éditions de l’Asymétrie, Marine Simon établit une comparaison entre He-Yin Zhen et la féministe japonaise Noe Itō (1895 – 1923)[14]. Toutes deux ont partagé leur vie avec des anarchistes de « renom » Liu Shipei et Sakae Ōsugi, ont écrit et se sont engagées dans la lutte féministe et socialiste. Marine Simon cite la canadienne Susan Brown à ce propos : « le féminisme en général reconnaît l’inéquité de l’oppression des femmes par les hommes ; l’anarchisme s’oppose à toute les formes d’oppression » (pº140), l’anarchisme est féministe. Ce qui marque chez ces deux autrices asiatiques du début du XXème siècle, au-delà de leur remise en cause radicale des traditions, est leur vision globale, leur façon d’interpréter le mouvement de manière transnationale, d’établir des intersections et de s’engager dans une « histoire connectée ». Toutes deux ont été particulièrement influencées par les écrits de Emma Goldman (Noe Itō l’a traduite) et reprennent notamment la notion de « féministes superficielles » pour critiquer, parfois avec virulence, les féministes de leur époque. C’est ici l’écueil dont il faut se prémunir et c’est pourquoi il faut contextualiser rigoureusement des écrits épars rassemblés tant bien que mal en recueil. He-Yin Zhen et Noe Itō écrivent et agissent au temps de la « première vague féministe », des mouvements révolutionnaires socialistes (la Russie connaît une première révolution en 1905 puis en 1917), au moment où la pensée internationaliste est en effervescence. Les champs des possibles sont ouverts dans une Chine où la domination impériale se fissure de toutes parts, où des expériences ont lieu et où un formidable espoir naît. Je pense qu’une relecture de ces autrices et de ces traditions militantes différentes des nôtres, situées dans un autre lieu et dans un autre temps, peut nous apporter un certain recul et une nouvelle perspective à condition de ne pas transformer ces expérimentations passées en simple objet de répétition, qu’il soit purement discursif ou actif.
Bibliographie
Volume 1, Black Rose Books, 2005, pp. 336-341.
He-Yin Zhen. La revanche des femmes et autres textes, recueil d’articles traduit du chinois par Pascale Vacher, Toulouse, Éditions de l’Asymétrie, 2017.
Senna. Agathe. « Petite histoire de l’anarchisme chinois – partie 2/4. He-Yin Zhen : parole d’une anarcho-féministe par Agathe Senna », lundi.am, 128, 13 janvier 2018. https://lundi.am/Petite-histoire-de-l-anarchisme-chinois-partie-2-4
Simon, Marine. « Itô Noe et l’anarcho-féminisme, vers une histoire connectée ? ». Voir aussi sa conférence sur la chaîne doctoratsauvage : « Itô-Noe (1895-1923) trajectoire politique et sociale d’une féministe anarchiste de l’ère Taishô », 2017. https://vimeo.com/223597047
Veg, Sebastian. « Démocratie, anarchisme et révolution littéraire dans la Chine du 4 Mai » Études littéraires, 41 (3), 2010, p. 87–102. https://id.erudit.org/iderudit/1006003ar
Yuan Lili, « Lydia H. Liu, Rebecca E. Karl & Dorothy Ko, The Birth of Chinese Feminism: essential texts in transnational theory », Clio. Femmes, Genre, Histoire [En ligne], 41, 2015, pp. 303-305. https://journals.openedition.org/clio/12581
Zarrow, Peter. « He Zhen and Anarcho-Feminism in China », The journal of Asian Studies, 47 (4), novembre 1988, pp. 796-813.
Voir aussi le site des éditions de l’Asymétrie consacré au féminisme en Chine : https://editionsasymetrie.org/nannu/
1) Les numéros de page renvoient tous au recueil publié par les éditions de l’Asymétrie, voir bibliographie.
2) He-Yin Zhen. « Manifeste féministe », Tianyi, juin 1907, p. 126-127.
3) Le frère de Liu et la sœur de He sont déjà mariées, on est dans le cadre d’arrangements familiaux.
4) J’ai des incertitudes sur la traduction, en anglais on trouve la version de Peter Zarrow : « Women’s Rights Recovery Association ».
5) Les sources sont peu fiables, Ono est maoïste et a tout intérêt à diffamer le couple, Cai règle des comptes. Pour plus d’information à ce sujet, se référer à l’article « Addenda à « He-Yin Zhen, éléments biographiques » » : https://editionsasymetrie.org/nannu/addenda-a-he-yin-zhen-elements-biographiques/#more-50
6) Entre 1905 et 1923 environ 70 périodiques et journaux anarchistes sont créés et 92 sociétés anarchistes sont fondées entre 1919 et 1923, d’après Arif Dirlik (Anarchim in the Chinese Revolution, 1991) cité par Agathe Senna : https://lundi.am/Petite-histoire-de-l-anarchisme-chinois-partie-1-4
7) Au sujet de l’éducation, il faut tenir compte du plan de réforme Xinzheng en 1901 qui entraîne une restructuration de l’administration. Dans l’enthousiasme de la réforme des Cents-jours est aussi créée une Société pour l’étude des femmes en 1897. Ainsi, la création d’écoles pour filles devient une cause philanthropique. Toutefois, même limitées, les ascensions sociales et la diffusion du savoir dans la société contribuent à miner les fondations de la bureaucratie. À ce sujet voir :
https://editionsasymetrie.org/nannu/femmes-et-feminisme-avant-et-pendant-la-revolution-de-1911-revolution-par-le-haut-et-debut-de-leducation-des-femmes/
Si cette philanthropie n’a d’autre objectif que d’éduquer les épouses à la modernité, la création des revues de femmes pour femmes – vu comme l’un des seuls moyens de les instruire – se transformèrent en véritable tribune et ce malgré la censure. Notons en particulier le Nǚ xué bào (Journal des femmes) fondé à Tokyo en 1898 par Qiu Jin, Chen Xiefen et He Xiangning.
8) He-Yin Zhen. « La revanche des femmes », textes publiés dans Tianyi nº2 (10 juin), Tianyi nº3 (9 juillet) et Tianyi nº4 (24 juillet), 1907, p.78.
9) Plus probablement une sédimentation de texte, stabilisé et rassemblé dans les Dix Ailes.
10) Je n’ai pas trouvé le caractère correspondant, mes plus sincères excuses je ne parle pas un mot de chinois.
11) He-Yin Zhen. « L’antimilitarisme des femmes », Tiyani nº10-11, 20 décembre 1907, p.115.
12) « La question de la libération féminine », Tianyi nº7, septembre 1907, p.38.
13) He-Yin Zhen. « Ce que les femmes devraient savoir à propos du communisme », p. 132, Pascale Vacher indique avoir traduit ce texte depuis un recueil anglais de Théodore de Bary et Richard Lufrano. Sources of Chinese Tradition : From 1600 Trough the Twenthieth Century, 2000.
14) Qui a été son sujet de mémoire, voir à ce sujet sa conférence en ligne sur Noe Itō – lien dans la bibliographie.