Sur la crise sociale et économique
par Crabouibouif
avril 2020
Depuis des mois et des années la plupart des milieux professionnels de première nécessité sont en grève et ont fait entendre leur colère dans la rue parmi les gilets jaunes ou lors des manifestations pour les retraites. Tous les radicaux communistes et anarchistes modernes savent que le problème auquel fait face le monde aujourd’hui est systémique, inhérent au capitalisme.
Nous pourrions, de notre côté crier qu’hier, qu’aujourd’hui et que demain, nous, militant·es libertaires, luttons pour la remise en cause du statu quo.
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Par tous les moyens, nous redonnerons des droits aux travailleur·euses exploité·es.
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Cette lutte difficile mais nécessaire, met en péril nos « projets professionnels et individuels » et doit s’étendre à tous les secteurs.
Il est drôle de constater que chaque semaine, mois et années nous avons surtout répété les mêmes arguments, contestations et indignations, mais rien n’a changé.
Ces revalorisations du service public, collectif ou commun, que nous souhaitons en tant que libertaires depuis le 19ème siècle, vont sûrement être partiellement engagées par le gouvernement après ces six semaines de confinement.
Là encore nous crions à l’opportunisme et à la récupération politique. Depuis l’apparition de la couleur verte aux municipales dans les programmes des Républicains, nous pouvons nous attendre à plus fantaisistes après ces semaines de télétravail et de tél-étudiant. Pourquoi pas une nouvelle récupération du terme « autogestion » ? Comme l’ont faits les partis de gauche en 68 ?
Pourquoi pas un plan de planification de restauration nationale de la santé française à la De Gaulle ? Ou bien une libéralisation à la Mitterrand ? Les solutions aux problèmes modernes que nous vivons sont les mêmes que ceux d’avant car les problèmes d’avant sont les mêmes que ceux d’aujourd’hui. La seule différence étant que le commun des mortels n’est plus politisé, il n’est plus pour le roi, le général ou la commune. Il a troqué ses idées, images, forces et symboles pour la paix mentale et les valeurs.
Aujourd’hui, à la télé, à la radio, on félicite et on applaudit[1] les infirmier·es, internes, facteurices etc. pour compenser un manque incroyable, en France, de respect envers ces milieux. Alors qu’iels apparaissent à ce jour « héroïques », ces travailleur·euses ont toujours travaillé du mieux qu’iels le pouvaient et n’ont pourtant pas été écouté·es. Il serait peut-être temps pour l’ensemble de ces professions de stopper leurs activités.
Après six semaines d’engagement intense, les travailleur·euses auront gagné en critique, deviendront un peu plus conscientisé·es (mot savant). Iels sauront, cette fois avec certitude, qu’iels sont exploité·es. Comment ? Peut-être en voyant ces milliards de dollars injectés[2] dans le marché au début de la pandémie, ces milliards de cadeaux faits aux entreprises par l’État[3] alors qu’ « il n’y a pas d’argent magique » pour la santé des citoyen·nes. Et enfin en étant constamment soutenues, non pas par les élites, mais par les gens, les petits mots, les caisses de soutiens etc.
Nous crions à la poudre de perlimpinpin et au zbeul partout.
Que vive les travailleur·euses et que vive l’entraide !
1) Voir le Huffpost : https://www.huffingtonpost.fr/entry/confinement-applaudissements-soignants_fr_5e71e7c1c5b63c3b6487500a
2) Sur les injections de la Fed : https://bfmbusiness.bfmtv.com/bourse/la-fed-augmente-ses-injections-dans-le-marche-monetaire-pour-eviter-une-crise-de-liquidites-1871978.html
3) Sur le soutien aux entreprises : https://www.economie.gouv.fr/coronavirus-soutien-entreprises