Sur la structure de l'EANL
par Crabouibouif, Rosenklippe et Gecko
février 2020
Dans la continuité de notre article sur la méthode de formation de l’EANL nous avons trouvé important d’écrire sur notre organisation, la structure actuelle de notre groupe et son fonctionnement.
Il nous semble important de garder certaines traces écrites pour qu’il soit possible plus tard de formuler une critique de l’EANL et une analyse des « réussites » ou des « échecs » rencontrés dans sa pensée et dans son action, et dans sa poursuite de la synthèse anarchiste.
Nous pensons aussi qu’il est primordial d’informer le lecteur ou la lectrice, le sympathisant ou la sympathisante, des structures de l’EANL. Sinon, comment pourrions-nous ne pas passer pour un cercle fermé ? Notre organisation ne doit pas devenir sectaire, ramassée sur elle-même, mais ouverte et transparente. Autrement, comment pourrions-nous amener les autres à militer si nous ne sommes pas capables de leur expliquer ce que nous, à l’EANL, faisons ?
Il va sans dire que tout changement structurel interne mènera, par souci de transparence, à l’écriture de nouveaux comptes rendus, à l’image de celui-ci présent.
Étude ET Action
L’EANL a pour première revendication de combattre sur deux terrains : d’une part, investir, étudier puis enrichir la nébuleuse des idées à l’origine des nombreuses philosophies libertaires actuelles, et d’autre part, militer autant au sein qu'à l’extérieur du mouvement libertaire, essayer d’en dépasser les bornes traditionnelles pour enquêter sur l’idée de possibles dépassements de pratiques militantes devenues routinières.
L’EANL a pour première revendication de combattre sur deux terrains : d’une part, investir, étudier puis enrichir la nébuleuse des idées à l’origine des nombreuses philosophies libertaires actuelles, et d’autre part, militer autant au sein qu'à l’extérieur du mouvement libertaire, essayer d’en dépasser les bornes traditionnelles pour enquêter sur l’idée de possibles dépassements de pratiques militantes devenues routinières.
L’EANL, comme groupe de réflexion, « cercle d’étude », entend publier mensuellement une revue. Sa composition est coordonnée par un comité d’écriture réduit composé de plusieurs contributeurs actifs. Ce comité n’a pas de pouvoirs et sa composition exacte n’est pas rigide, il a pour rôle d’assurer la création mensuel d’un contenu minimum, de coordonner les contributions… La participation à la revue est libre. Un manifeste est aussi en écriture pour donner une idée de nos revendications aux futurs sympathisants.
Hors de ces questions portant sur la réflexion, nous souhaitons aussi agir sur le terrain, nous nous devons de participer aux grèves nationales, manifestations des travailleurs… Nous sommes contraints de laisser de côté certains sujets, bien évidemment nos ressources sont limitées, notre faible nombre ne nous permet pas d’avoir une présence sur tous les fronts. L’Action prend aussi forme dans plusieurs activités de groupe dont les formations théoriques déjà misent en pratique par un membre du groupe. Un comité de communication a aussi été formé pour gérer la vitrine de l’EANL, pour informer sur instagram, facebook etc. de ses actions.
Je tiens à préciser que nous refusons de mettre en avant l’insurrectionnisme émeutier connaissant les risques que cela peut causer aux membres du groupe sans pour autant apporter une quelconque utilité au mouvement anarchiste.
Néosynthésiste
Le premier numéro de La Bouche de Fer contient une introduction au néosynthésisme. Le point important qui y est soulevé est le clivage du mouvement libertaire, les nombreux problèmes posés par l’entretien de vieilles polémiques. Aujourd’hui, les deux grands acteurs de l’anarchisme en France font leur route parallèlement, la FA (originellement attachée au synthésisme) et l’UCL (originellement attachée au plateformisme), sur base de ces vieilles disputes. Le néosynthésisme reprend entre autres, sur le plan des idées, deux éléments importants du plateformisme et de la synthèse, respectivement l’union théorique et d’action d’un côté, et la synthèse des idées et des actions d’un autre côté.
Devrions-nous nous tourner vers une stratégie anarchique organisationnelle nationale ou bien locale tout en faisant fi de lointains clivages idéologiques que nous avons de plus en plus de mal à justifier ? Est-il cohérent d’entretenir dans le champ idéologique des divisions qui, sur le terrain, entre militants, n’entretiennent que peu de divergences tactiques ? Devrions-nous entretenir les nombreuses scissions rechercher activement l’union dans notre but commun, l’anarchisme ? Est-ce raisonnable de nous quereller alors que tous nos adversaires font front uni ?
Synthèse et Plateforme avaient chacune une volonté unificatrice : tandis que la plateforme avait saisi le caractère fondamental de la cohérence théorique pour maintenir l’unité du mouvement libertaire, la Synthèse soulignait l’importance de conserver le caractère fédéraliste du mouvement (et ainsi la tolérance idéologique) et de lier solidairement les différentes tendances anarchistes les unes aux autres.
Nous dirons, cependant, que n’est finalement pas tellement un combat contre la plateforme et le synthésisme, qu’un combat avec le plateformisme et le synthésisme, pour le néosynthésisme. Nous savons que des conflits existent, notre objectif n’est pas de faire disparaître les idées actuelles mais de les faire se rencontrer, de les faire cohabiter, et c’est dans l’étude et l’action que nous y parviendrons.
Libertaire
« Ni Dieu, ni césar, ni tribun », nous sommes libertaires, nous refusons la mise en avant d’un quelconque groupe ou avant-garde de membres « éclairés ». Pour le moment, nous considérons que la meilleure manière de faire participer nos membres est de diviser et répartir les responsabilités. L’autogestion ne consiste pas en une démocratie directe d’assemblée, elle doit être fondamentalement participative. Nous n’imposons rien, nous sommes nos propres chefs afin que nous n’ayons d’ordres à adresser qu’à nous-mêmes.
Ainsi nous voulons que chacun puisse ajouter sa pierre à l’édifice de la manière qu’il l’entend. Peut-être que la discipline, « l’animation des luttes », leurs « organisations » et leurs « coordinations », puissent être des outils de notre temps qu’il nous est parfois utile d’utiliser, mais, dans ce cas, nous devons mettre un point d’honneur à ce que cespratiques ne deviennent pas des automatismes, des routines dont la répétition perpétuelle pourrait poser les bases de nouvelles tendances hiérarchiques.
Le passé l’a confirmé à plusieurs reprises : l’autorité, le pouvoir, les hiérarchies sont corruptrices, et de nombreux militants du mouvement ouvrier au cours de l’histoire en ont été victime – c’est pour cela que nous tendons à rejeter les outils de pouvoirs.
Nous ne les utilisons que pour la gestion d’outils communs tels que celle d’un serveur (qui demande un administrateur) ou celle de certaines passerelles entre les organisations. Nos revendications politiques seront plus tard expliquées pour clarifier ce sujet.
L’EANL est un groupe composé d’autonomes, de mutuellistes, de communistes libertaires, de collectivistes… Regroupés pour le néosynthésisme et donc simplement pour la recherche de l’entente de nos idées libertaires. Cela semble possible et nous continuerons dans cette lancée tant que nous le pourrons.
Quelques mots pour la fin
Nous comptons donc aujourd’hui plusieurs branches organisationnelles : un comité de rédaction dont l’objectif principal est la création de la revue mensuelle, un comité de communication dont la tâche est la médiatisation du groupe.
Les formations théoriques ont aussi étés introduites, et ont fait leur preuves, permettant de former les sympathisants motivés à apprendre.
La liaison avec la FA a été faite et un contact a été établit avec l’UCL, nous permettant prochainement d’accroître l’effet de nos recherches dans le milieu libertaire.